Communiqués

9 août 2010

Quelques constats, en vrac

Week-end du 14 juillet : 400 000 personnes en transit dans les ports et aéroports… pour 300 000 habitants permanents dans l’île.

Serra di Ferru, Calcatoghju, Belvidè-Campumoru, …la liste de ces villages possédant plus de 75 % de résidences secondaires par rapport aux habitations des résidents permanents est longue. Sur le littoral bien sur !

Juillet 2010 : le PADD du projet de PLU intercommunal (14 communes) du Cap Corse annonce le but à atteindre : la résidentialisation…

Juillet 2010 : projet de lotissement à capitaux italiens à Canella, Sari-Solenzara.

2009 : Rondinara,: le banquier Lefèvre obtient un permis tacite pour plus de 50 villas sur un zonage devenu illégal.

Juillet 2010 : un ferry doit attendre qu’une place se libère pour lui permettre d’accoster à Aiacciu.

Purti-Vechju, Sartè, Ulmetu, Serra di Ferru, Poghju d’Oletta : des centaines d’hectares de terres de bonnes voire très bonnes potentialités agricoles sont rendues constructibles.

Afin de répondre à ces envies argentées, poussés par ceux qui vendent à prix d’or leurs terres et par les promoteurs, de nombreux maires offrent le littoral de leur commune aux plus offrants alors même que, en dehors de toute considération « politique », les équipements de viabilité manquent totalement ou sont très insuffisants. En effet, certains PLU rendent constructibles des km de zones littorales actuellement vierges ou pratiquement vierges de toute urbanisation… pour de nouvelles constructions… de résidences secondaires vides 10 mois sur 12 mais avec vues sur la mer, accès direct à la plage privatisée, espaces boisés classés pour écrins verts, voire mouillages organisés sur des sites parmi les plus beaux de ces communes.

Vous le savez tous : la Corse, dépourvue de projet politique et de plan à long terme, subit une invasion d’un type nouveau et constate, sans la maîtriser en aucune façon, une déferlante européenne aux revenus plutôt aisés qui veut s’approprier la Corse par une résidence au soleil à tout prix.

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Quel a été et quel est le rôle des associations du Collectif pour la loi Littoral face à cette déferlante ?

Afin de protéger les espaces remarquables, qu’elles considèrent comme un patrimoine collectif , et les terres agricoles, les associations se sont appuyé sur deux types de cartographies :

- la carte des ER des Atlas de 2004

- la carte Amandier ou AGRIPAST

Elles ont aussi déféré, avec succès, plusieurs PLU ou cartes communales au tribunal administratif…. En s’appuyant essentiellement sur la loi Littoral qui, si elle est appliquée, freine et encadre une urbanisation littorale galopante.

Ces deux cartographies sont des bases essentielles de l’avenir de la terre et les associations demandent avec insistance qu’elles soient reprises dans le futur PADDUC.

Par l’application de la loi, l’annulation de nombreuses zones constructibles littorales a été obtenue : ainsi, par exemple, ont déjà été rendus inconstructibles Mare è Stagnu (Aleria), Balistra, Cannettu, Cala Paraguanu (Bunifaziu), Tradicettu (Sartè), Micalona (Ulmetu) et l’extension de l’urbanisation des Marines du Soleil (Patrimoniu) a été empêchée.

Mais les associations, qui manquent de « bras », peuvent peu. Or tout citoyen peut s’impliquer dans sa commune ou dans la commune voisine. Les documents d’urbanisme sont des documents publics ! Seule la bonne volonté est indispensable !

Et, face à ce qu’il faut bien appeler du « lynchage » puisque, depuis quelques mois, de nombreux élus et des socioprofessionnels répandent ouvertement du fiel contre des responsables associatifs accusés de tous les maux, et tout particulièrement de celui d’empêcheur de faire de (gros) profits, les associations ont également besoin de l’appui de la population, besoin aussi de l’appui des « élites » et espèrent que cet appel sera entendu.

La défense de la Terre, car il s’agit bien de cela, passe et passera, en partie, par la capacité des Corses à prendre en main ces clés essentielles que sont les documents d’urbanisme et un PADDUC appliquant strictement la loi Littoral dont une notion très importante doit être mise en avant, celle de la capacité d’accueil, à l’échelle de la Corse toute entière.

Collectif pour l'application de la loi Littoral en Corse

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