Communiqués

22 octobree 2009

Le tourisme doit-il être maîtrisé et le nombre maximum supportable de touristes fixé ?

La Corse doit contrôler les invasions estivales et maîtriser les flux.

Une enquête publique est actuellement en cours sur la commune de Poghju Mezana. Elle concerne l'ouverture à l'urbanisation d'un secteur littoral de cette commune, entre la mer et la R.N., exactement au sud et contre Alba Serena, pour... des résidences touristiques de l’Avillanella. Il est prévu 19 (dix-neuf) bâtiments dont 17 de 8 mètres de haut et 140 places de parking...

Sur cette commune, TOUTE la façade littorale est dédiée à des structures touristiques presque toutes vides (à 80% ?) 10 mois sur 12.: du nord au sud : camping Miami, résidence de tourisme La Valicella, Hôtel-restaurant Chez Francis, des mini villas, résidence de vacances Pinea mare, résidence de vacances Scopa marina, résidence de vacances Alba marina, centre de vacances Alba serena, villas, village de vacances (abandonné) Natura mare.

Cette commune illustre le choix de « développement » tout tourisme, que les responsables qualifient évidemment de « durable », qui, généralisé à toute l’île, se traduit par l’exclusion du bord de mer pour les locaux, le prix exorbitant du foncier, des difficultés de concevoir des infrastructures collectives adaptées aux variations quantitatives de populations. Le réseau routier est inadapté au trafic d’été, les structures de santé sont débordées, les réseaux d’eau potable sont insuffisants, les stations d’épuration deviennent non fonctionnelles, le ramassage des déchets est multiplié par 3, etc.

Chaque année, à quelques variations près, les 300 000 habitants permanents assistent à une progression linéaire du nombre de touristes débarquant en Corse (+ 4 à 5 % par an) : 3 millions de touristes en 2009 et une forte concentration estivale. Le Schéma d’aménagement de la Corse avait fixé la limite tolérable à 1,5 million… Le double est atteint et les déséquilibres sont tangibles : Piantarella et l’île Lavezzi en ont été l’illustration en août (pollution des eaux marines), mais c’est également le cas dans la réserve de Scandula (trop de bateaux, trop de scooters des mers, trop de dérangement de la faune) pour ne citer que ces deux réserves naturelles.

A ce rythme, avec un port de Bastia sans doute agrandi dans ce but, des ferries de capacités augmentées et aux rotations plus rapides, et puisque aucune limite n’est fixée, combien de touristes seront présents en août en en 2015 ? 10 millions ?

La Corse ne possède pas les infrastructures pour accueillir autant de monde. Un exemple : pendant l’été 2008, aucun centre d’enfouissement ne pouvait légalement accueillir les tonnes de déchets ménagers de Porto Vecchio. Ils ont cependant été acheminés sur le centre de Prunelli… qui n’a pas pu les enfouir. Ils sont donc restés à l’air libre et ont embaumé tout le secteur … mais à Prunelli.

Il est impératif et urgent de fixer des limites de fréquentation, des quotas. La Corse doit contrôler les invasions estivales et maîtriser les flux. A cette condition, on pourra sans doute affirmer que la Corse a choisi un développement durable.

La tendance est pourtant encore à la création de nouvelles résidences touristiques, à Poghju Mezana ou ailleurs. Les Hommes politiques s’honoreraient de prendre position sur cette question : le tourisme doit-il être maîtrisé et le nombre maximum supportable de touristes fixé ?

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