Communiqués

5 juillet 2007

Où mettre les déblais amiantifères du BTP ?

Document adressé à M. le Préfet, M. le directeur de la DDASS, M. le directeur de l’inspection du travail, M. le directeur de la médecine du travail, M. le maire de Bastia, M. le président du Conseil général, M. le président de l’office de l’environnement …

L’INSERM considère depuis 1997 que toutes les variétés d’amiante sont cancérogènes et aucun seuil limite de toxicité n’a pu être établi à ce jour, comme cela est le cas de tous les cancérogènes.

L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) considère depuis 2006 que les fibres courtes d’amiante, c’est-à-dire les fibres définies par une longueur inférieure à 5 microns, peuvent elles aussi présenter des effets toxiques. L’agence estime que les données réunies à ce jour sont suffisantes pour considérer qu’un risque nul n’est pas démontré pour l’homme. Toutes les fibres d’amiante sont donc dangereuses pour la santé, quelle que soit leur taille.

On connaît bien les effets cancérogènes de l’amiante sur les voies respiratoires. On sait depuis peu qu’il existe une corrélation entre une exposition à l’amiante et le cancer du colon. La voie de pénétration des fibres jusqu’au colon par ingestion d’eau contaminée est supposée. Les eaux de baignade et de consommation doivent donc être protégées de toute contamination.

En conséquence, sur les lieux d’extraction, les travaux en zone amiantifère sont dangereux pour la santé des ouvriers et de la population. Pendant leur transport, ces déblais sont également dangereux par l’envol des poussières d’amiante générées. Enfin ces déblais restent dangereux sur leurs lieux de stockage.

C’est dans ce contexte que, après avoir d’emblée éliminé le site de la mine de Canari, le bureau BURGEAP a présenté 16 sites potentiels de stockage au comité de pilotage du Conseil général, le 25 juin 2007. Les associations U Levante et L’Erbaghju ont participé à cette réunion.

Les seuls projets de construction de la ville de Bastia engendreront 245 000 m3 de déblais amiantifères d’ici 5 ans, soit presque le quart de l’évaluation totale du département. Ce problème embarasse beaucoup les élus et les chefs d’entreprise du BTP.

Les 2 associations émettent les observations suivantes :

Parce que le danger des fibres d’amiante, à tous les stades des manipulations des chantiers est aujourd’hui bien connu et qu’il s’agit de santé publique, les associations se prononcent en faveur d’un seul site (Canari si possible) ou d’un nombre extrêmement limité de sites de stockage, publics, ouverts à toutes les entreprises, à ranger dans la catégorie des installations classées. Elles affirment que le site d’Ajunta sur la commune de Venacu, site qui a la faveur de BURGEAP, n’est pas approprié (site éloigné, en bordure du Vecchio, sur terrain non amiantifère …).

Ouvrir plusieurs « décharges » dans des lieux éparpillés et donner facilement les marchés n’est pas acceptable car il s’agit de santé publique.

En outre les associations renouvellent leur souhait de voir ces zones très amiantifères devenir non constructibles dans les P.L.U., comme le sont déjà d’autres zones à risques, celles des terres inondables.

Le bureau de U Levante

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