La loi 2002 sur la Corse prévoit l’élaboration d’un Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse (le PADDUC) par le Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Corse. Le représentant de l'Etat, les départements, les communes ou leurs groupements compétents en matière d'urbanisme, les chambres d'agriculture, les chambres de commerce et d'industrie, les chambres de métiers, des associations et des organisations professionnelles sont associés à l'élaboration.
Le plan fixe les objectifs du développement économique, social, culturel et touristique de l'île ainsi que ceux de la préservation de son environnement. Il définit les orientations fondamentales en matière d'aménagement de l'espace, de transports, de télécommunications, de valorisation des ressources énergétiques, de protection et de mise en valeur du territoire de l'île. Il détermine les principes de localisation des grandes infrastructures de transport et des grands équipements, des espaces naturels, des sites et des paysages à préserver, des extensions urbaines, des activités industrielles, artisanales, commerciales, agricoles, forestières, touristiques, culturelles et sportives.
Le PADDUC sera donc un document très important. Indispensable et déterminant, il engagera l’avenir de l’île pour de très nombreuses années. Les travaux préparatoires à ce PADDUC semblent terminés. Alors qu’un sondage d’opinion avait démontré en 2001 que 80% de la population corse était favorable à l’application de la loi Littoral, les orientations du projet de PADDUC sont claires et n’ont pas varié : oui au tout tourisme au détriment de la loi Littoral.
D’ailleurs, la nouvelle cartographie des espaces remarquables et des espaces proches du rivage, réalisée par l’exécutif sur cette base, n’est toujours pas communiquée aux associations. Dans le même esprit, la notion de hameau nouveau développée par la C.T.C. permettrait une urbanisation nouvelle (dans les espaces les plus beaux !) pour une occupation permanente ou temporaire, incluant lotissements et villages de vacances. Ces hameaux nouveaux sont présentés comme une solution au développement économique mais les charges afférentes (eau, assainissement, voirie) devraient être assumées par les habitants de l’île !
Le Collectif pour la loi Littoral,réuni à Corti le 6 août, conteste avec force cette notion de " hameau nouveau ", et récuse la possibilité d’occupation temporaire, d’autant que nombre de projets sont en cours dans des lieux très convoités, comme dans l’extrême sud, pour de pures spéculations.
Le Collectif affirme qu’un hameau nouveau doit être constitué par un habitat occupé de manière permanente, qu’il doit comporter des activités économiques traditionnelles et des services publics présents à l’année. Une résidence hôtelière, un lotissement ou un village de vacances ne sont pas des hameaux nouveaux. Un hameau nouveau ne peut être une opération spéculative et ne peut en aucun cas être construit à l’intérieur d’un espace remarquable ou dans la bande des 100 mètres.
Le Collectif pour la Loi Littoral qui regroupe plus d’une vingtaine d’associations et de mouvements politiques, reste fermement opposé aux déclassements des espaces remarquables et dénonce une nouvelle fois l’absence (ou peut-être le peu d’empressement à la réouverture) du sentier du littoral (ancien douanier). Il restera très vigilant sur ces questions, sollicitera des rencontres avec les différents groupes de l’Assemblée et entreprendra des actions à la rentrée.
Parce que le littoral de la Corse doit rester le patrimoine de tous, le Collectif pour la loi Littoral appelle l’ensemble des Corses à rester mobilisés pour la défense de ce patrimoine naturel, au bénéfice de la collectivité.
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