Retour au sommaire du dossier Vazzio
Centrale thermique E.D.F. du Vazzio : le pollueur
U Levante : essaie de faire diminuer la pollution atmosphérique puisque c’est possible
Préfet et DRIRE : ne voient pas les fumées, ne sentent pas les odeurs, ne disent rien à EDF
Centrale thermique E.D.F. du Vazzio pendant l’été 2003 : le pollueur pollue davantage
U Levante : redemande au Préfet d’agir et dépose un recours en T.A.
Le Président du T.A. trouve la pollution excessive
La centrale thermique E.D.F. du Vazzio (Ajaccio - Corse du Sud) a commencé à fonctionner en 1979. Elle possède huit moteurs évacuant leurs rejets par deux cheminées.
Selon les propres sources d’E.D.F., sa centrale du Vazzio émet depuis de très nombreuses années des quantités d’oxydes d’azote (NOx) et de particules en suspension beaucoup plus importantes que les valeurs limites d’émission imposées par la réglementation française, européenne et l’Organisation Mondiale de la Santé.
La centrale est l’établissement industriel le plus polluant de France pour les oxydes d’azote : 12359 tonnes rejetées en 2001. Le Vazzio est classé premier des 78 établissements industriels les plus polluants pour les NOx (Source : principaux rejets industriels en France - Bilan de l’année 2001 - Direction de la prévention des pollutions et des risques - Ministère de l’écologie et du développement durable)
La Corse ne dispose que des capteurs gérés par EDF car l’association pour la surveillance de la qualité de l’air n’a été créée qu’au printemps 2004, n’est pas encore agréée et ne fonctionne pas (cas unique en France).
Selon les propres sources d’E.D.F., ses capteurs atmosphériques au sol, placés à Piataniccia, dans la vallée aux nombreux villages de la Gravona, sous les vents dominants, enregistrent depuis de très nombreuses années des quantités d’oxydes d’azote et de particules en suspension beaucoup plus importantes que les valeurs limites imposées par la réglementation française, européenne et l’O.M.S.
Les seuils d’alerte des populations sont très régulièrement dépassés.
Le Préfet de Corse du Sud et la Direction à l’Industrie, la Recherche et l’Environnement (DRIRE) sont chargés de contrôler le respect des lois et règlements qui interdisent de rejeter des quantités de polluants si importantes qu’elles mettent en danger la santé des personnes. La composition de l’atmosphère est donc surveillée et des normes ont été éditées.
L’association U Levante a demandé au Préfet d’obliger E.D.F. à respecter les lois. Malgré les valeurs très excessives relevées, le Préfet n’a pas mis en demeure E.D.F. U Levante a en conséquence déposé un recours devant le Tribunal administratif et espère que l’audience sera prochaine. Au cours d’une première audience de référé en mars 2004, le Président a souligné le caractère très excessif de certaines valeurs relevées dans l’atmosphère.
Mais du nouveau est intervenu depuis…
Par courrier en date du 27 octobre 2003, la DRIRE a communiqué à l’association U Levante la copie des rapports mensuels du réseau de surveillance de l’air des mois de mai à septembre 2003. La lettre, une copie de ces rapports et un tableau récapitulatif ont été transmis au tribunal administratif le 5 février 2004.
Par courrier en date du 25 juillet 2004, la DRIRE (sous la signature du secrétaire général de la préfecture) écrit à U Levante que les résultats de la surveillance de l’environnement sont depuis mai 2004 directement accessibles sur le site de la DRIRE de Corse. Les tableaux des mois de juin 2003 à septembre 2003, affichés sur internet, ont fait l’objet d’un constat d’huissier.
Les pièces jointes à ce dossier concernent les résultats des capteurs de Piataniccia et juxtaposent les documents que le Tribunal administratif possède déjà et les résultats sur internet.
La comparaison des tableaux des mois de juin, juillet, août et septembre 2003 démontre que les résultats affichés sur internet par la DRIRE sont très différents et très inférieurs à ceux qui avaient été transmis quelques mois auparavant par la même administration. Toutes les valeurs maximales indiquant une pollution très forte ont été modifiées et revues à la (forte) baisse.
Juin 2003 | Juillet 2003 | Août 2003 | Septembre 2003 |
Moyenne mensuelle des maxima | Mois | Maximum mensuel | ||
2003 réel | 2003 internet | 2003 réel | 2003 internet | |
445,63 | 159,52 | Juin | 1446 | 456 |
445,63 | 202,47 | Juillet | 1446 | 564 |
243,20 | 243,20 ? | Août | 1303 | 546 |
201,44 | 198 | Sept. | 1290 | 473 |
Rappel : la valeur 400 constitue le seuil d’alerte, la valeur 200 le seuil d’information des populations.
Les résultats des 12, 17 et 18 juillet, 6 et 25 août, 28 septembre ont " disparu " (en vert sur les tableaux) alors que les sondes fonctionnent (comme l’indiquent les " feuilles d’intervention " qui, elles, n’ont pas été modifiées). Les résultats de ces lignes manquantes étaient catastrophiques.
Les résultats des 3 au 8 juin, 12 juin, 26 au 30 juin, 1 et 2 juillet, 29 septembre ont été modifiés et revus à la (forte) baisse (en jaune sur les tableaux).
Le nombre de lignes modifiées ou supprimées est égal à :
La DRIRE a donc modifié les résultats avant de les rendre accessibles à tous. Tous les résultats qui constituaient une pollution particulièrement excessive ont " disparu ". La DRIRE est, théoriquement, l’organisme d’État chargé du contrôle des installations polluantes (Vazzio) de leur bon fonctionnement.