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10 janvier 2006
La servitude de passage, instaurée par une loi de 1976 et confirmée par la loi Littoral de 1986, destinée à assurer exclusivement le passage des piétons le long du rivage, semble, aujourd’hui en Corse, entrer dans une phase active. A cet effet, dans l’extrême sud de notre île, pas moins de quatre enquêtes publiques viennent de se dérouler. Elles concernaient des communes voisines : Monaccia, Pianottoli-Caldarellu, Figari, Bonifaziu.
Pour l’avoir sans cesse réclamée, le Collectif pour la loi Littoral en Corse se réjouit de cette avancée.
Il faut savoir que les propriétés riveraines du domaine public maritime (DPM) sont grevées sur une bande de trois mètres de large à compter de la limite haute du DPM. Une seule exception est prévue par la loi : cette servitude longitudinale ne peut grever des terrains situés à moins de 15 mètres de bâtiments à usage d’habitation édifiés avant le premier janvier 1976. Toutefois, cette distance de quinze mètres peut être réduite dans certains cas s’il n’y a pas de véritable gêne pour les riverains, ou si la configuration des lieux le réclame.
Si, dans son ensemble, le tracé respecte la lettre et l’esprit de la loi, il n’en a pas été de même pour quelques propriétés riveraines du rivage de la mer.
Un exemple scandaleux de non application de la loi se situe sur la commune de Pianottoli-Caldarellu, à l’est de la Punta di Capineru, au lieu-dit Scogliu Rossu.
A cet endroit, alors que la configuration des lieux permettait au sentier littoral de passer en bordure du rivage (aucun obstacle ni juridique ni géographique n’y fait opposition), le tracé du sentier proposé a été détourné sur l’arrière, très loin du rivage. Il s’avère que, juste à cet endroit, une des propriétés épargnées par le tracé appartient au premier magistrat de la commune et l’autre propriété à un membre de sa famille proche. Est-ce le hasard ? Ou bien une faveur faite par l’autorité administrative compétente, au président de l’office de l’environnement ? A savoir !
En tout état de cause, ce transfert du sentier n’est pas sans conséquence, car il prive le promeneur de la découverte de la moitié de la presqu’île de Capineru, qui est un fabuleux site naturel.
Le Collectif pour la loi Littoral en Corse dénonce avec la plus grande vigueur cette attitude mesquine et sollicite du plus haut représentant de l’Etat en Corse que soit rétabli, à cet endroit, en bordure du domaine public maritime, le sentier littoral.
Car force doit rester à la loi.